#40 Le jour où le stress est devenu normal - by André de Hillerin [article invité]
Ou comment j’arrive à gérer mon entreprise efficacement et sans stress ? 🧘
Aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours voulu être inventeur.
Cette idée a pris plusieurs formes le long des décennies, d’astrophysicien (sans comprendre ce que ce mot veut dire, juste parce que ça sonne vraiment bien) à ingénieur en passant par psychothérapeute, profiler, compositeur, pianiste, écrivain, expert en arts martiaux, et évidemment, digital nomad (il faut avouer que c’est la classe même si on ne sait pas vraiment ce que fait un digital nomad pour être digital nomad ni comment exactement il gagne de quoi s’acheter un croissant).
Finalement, j’ai concocté un mélange de tout ça et aujourd’hui mon activité n’a pas vraiment de nom. Je fais du sound design, de la psychothérapie, du coaching et de la formation. Je jongle, j’organise mon planning en fonction de ce qui se présente. J’adore :D
C’est bien gentil tout cela n’est-ce pas ? Je trouve aussi. Mais si je veux continuer à payer mon loyer, il faut bien rentrer quelques sous.
Ça tombe bien, j’aime aussi beaucoup rentrer de l’argent dans mon compte en banque, c’est un vrai plaisir.
Prendre du plaisir ?
En fait, c’est peut-être une première clé, le plaisir. Prendre du plaisir non seulement dans le travail, mais aussi dans ce que le travail amène (l’argent, la reconnaissance...), et dans ce qu’il faut mobiliser pour obtenir cela (la gestion de l’environnement, de l’administratif...). Pour certains, ça peut être un véritable cauchemar, et pour d’autres c’est une passion, de compter des nombres dans des cases Excel. Pour moi, c’est juste un plaisir, et ce n’est pas une petite chose.
Mais comment ? Pourquoi cette absence de stress et de tension dans cette gestion d’entreprise ? Après tout, Dieu sait qu’il y a des imprévus, des problèmes, parfois même des conflits, et surtout, le fait de ne pas savoir combien je vais gagner le mois prochain. Ça devrait rendre fou, normalement.
C’est normal, d’être stressé
Eh bien, c’est peut-être précisément le fond du souci dans notre société : normaliser le stress. Dans un asile de fous, seul le médecin est timbré, tous les autres vont bien n’est-ce pas ? Le stress ne devrait pas être quelque chose de normal. Le stress, c’est la tension qui est générée par le fait de ne pas savoir maîtriser son mental. C’est un trouble profond, grave, mais apparemment, tout-à-fait normal. Totalement accepté et démocratisé, au point qu’on n’essaie même plus de l’éviter : on parle de gestion du stress. Faire avec.
Je dis non, chers amis !
“Il n’y a pas de voie vers le Bonheur. Le bonheur est la voie.”
Siddhartha Gautama, le Bouddha, VIème siècle av. J.-C.
Nous ne sommes pas ici pour très longtemps. En fait, nous pouvons partir à n’importe quel moment. Il est temps de remettre de l’ordre dans les priorités !
Il n’y a pas de décision stressante. Il y a un être humain stressé qui prend une décision. De la même manière qu’il n’y a pas d’événement joyeux ou triste en soi ; il y a un être humain joyeux ou triste qui vit une expérience. Ça semble être une drôle de « philosophie », mais quand on y pense, c’est plus proche de la réalité que de l’idéologie.
Explorons ceci de plus près. Considérons que vous soyez très, mais vraiment très joyeux là maintenant. Pas forcément à cause de quelque chose, juste vraiment extatique, quoi. Maintenant considérons qu’un imprévu du boulot vous tombe dessus, comment y réagissez-vous ? Dépression direct ? Non. Vous vous y attelez, vous voulez d’ailleurs régler ça bien comme il faut, vous arrivez même à y prendre du plaisir. Vous ne devenez pas soudainement passionné ni n’avez envie d’y passer plus de temps que nécessaire, mais vous le faites joyeusement, parce que c’est votre nature. C’est votre état normal.
Les vraies questions
On pourrait avoir envie de dire : « oui, mais c’est une question de personnalité, de caractère. Moi, je ne suis pas quelqu’un de joyeux, je suis une introvertie, je suis anxieuse, je suis ceci ou cela, depuis toujours. »
C’est peut-être votre souhait, mais en aucun cas la réalité.
Oui, il y a du conditionnement. On se conditionne par exemple à chercher du plaisir pour ressentir de la joie. À tel point qu’on croit aujourd’hui mordicus que la seule façon de ressentir de la joie est de trouver une source de plaisir.
C’est là l’erreur !
Car si l’on en croit les millions de gens qui passent de dépression à renaissance en quelques mois, la possibilité de développer ces capacités n’est apparemment pas réservée à quelques élus promis à un avenir radieux. En fait, la porte est grande ouverte, car le chantier, c’est soi-même.
Prenons le temps de faire ce travail sur soi en priorité, avant tout. Vraiment, avant tout, quoi. Posons-nous deux-trois questions importantes qu’on avait prévu de se poser une fois à la retraite. Par exemple : comment fait-on pour être calme, joyeux, chaleureux, aimant, apaisé ? Comment ça marche en fait ? Est-ce important de savoir l’être maintenant ou de commencer le chantier à 75 ans ?
Trouver la source
Ces états d’âme, ou d’énergie, ou du mental, on les génère soi-même, depuis l’intérieur. Pour X ou Y raison, notre société semble avoir oublié cela. Partout, on nous encourage à maintenir un statut de victime, à céder à d’autres les rênes de notre bien-être. Peut-être qu’on s’est laissé conditionner pour laisser l’extérieur déclencher ou éteindre ce bien-être, mais fondamentalement, ça provient de soi, pas de l’hors-de-soi.
Ce qui provient de soi est 100% entre nos mains. Le travail est seulement de rendre cela conscient.
En ce qui me concerne, j’ai rencontré la pratique du Yoga, une tradition millénaire qui cherche justement à répondre à ces questions. Et elle le fait d’une manière spectaculaire. Je trouve c’est extraordinairement efficace, magique même, si pratiqué avec régularité et dévouement.
Je vous souhaite de connaître la douceur de votre propre existence.
André de Hillerin